De plus en plus de voix s’élèvent parmi les économistes pour alerter de l’imminence d’une nouvelle crise économique.
Sans commune mesure avec celui de 2008, ce véritable raz-de-marée risque d’avoir des conséquences plus funestes.
Pour comprendre la menace qui se profile et vous préparer au mieux, voici tout ce que vous devez savoir sur la crise financière prévue pour 2020 et 2021 !
D’où viendra la crise économique qui s’annonce ?
Plus de 10 ans après la crise de 2008, il est légitime de se demander d’où vient le tsunami financier qui se prépare selon certains. Voici les principales causes de la crise qui pourrait nous frapper avant la fin de l’année.
Des États au surendettement critique
Le premier ferment de la crise financière à venir est la dette faramineuse de très nombreux États. Depuis près d’une décennie, les banques centrales leur prêtent des fonds à des taux d’intérêts extrêmement faibles. Les dirigeants ne se sont donc pas gênés pour y avoir recours, surtout depuis la crise du coronavirus qui a dévasté de très nombreux pays.
L’effet pervers de ce système est que la dette est entrée dans la norme. Les pays s’endettent davantage chaque année pour financer leurs dépenses sans songer à réduire leurs coûts de fonctionnement. Si bien que le déficit de la France, et d’autres grandes nations comme les États-Unis, atteint un niveau abyssal.
Pour corser encore plus les choses, la possibilité pour eux de se refinancer par la création monétaire a été fortement limitée par les différentes autorités de régulation. Le marché de la dette publique se trouve donc dans une situation comparable à la crise des subprimes de 2008, à la différence près que celle-ci concernait l’endettement des ménages.
Dans l’hypothèse où les acteurs qui détiennent les titres de créance des États perçoivent le risque et décident de les vendre en masse, c’est tout le système financier qui serait impacté par un tsunami d’une ampleur sans précédent.
Une dette qui pèse lourd sur les ménages et les entreprises
Les États ne sont pas les seuls à accumuler les dettes. Les entreprises et les particuliers sont loin d’être en reste dans les pays développés et industrialisés. Des crédits accordés d’autant plus facilement qu’ils sont très rentables pour les banques qui les revendent sous forme de produits financiers.
De nombreux investisseurs utilisent également le levier du crédit pour acheter des actifs financiers dans le but de s’enrichir. Un système qui a bien fonctionné jusqu’à aujourd’hui, mais risque d’être mis à mal par la baisse d’activité dans l’économie réelle.
En effet, si une perte de revenus les conduit à devoir vendre en masse pour solder leur dette, cela peut conduire à l’effondrement pur et simple des marchés. Ce scénario concerne tout particulièrement les détendeurs d’actions et autres produits financiers.
Les entreprises, quant à elles, sont fragilisées par leur endettement qui les abaisse leur niveau de résilience en cas de problème. Une baisse de la consommation pourrait être l’étincelle capable de mettre le feu aux poudres, les plaçant dans l’incapacité de rembourser.
Encore une fois, la pandémie covid-19 et le coronavirus ont été des amplificateurs de la dette actuelle.
La finance : des dérives toujours incontrôlables
Malgré les grandes déclarations et les bonnes intentions qui ont suivi le désastre économique de 2008, le secteur de la finance ne semble pas avoir tiré les leçons de ses erreurs. La titrisation d’emprunts toxiques, car accordés à des ménages précaires, et disséminés sur les différents marchés est redevenu une pratique courante.
Avec l’arrivée de l’Internet à très haut débit et du trading à haute fréquence, la course au profit à tout prix reprend de plus belle. Le plus souvent, elle se fait au mépris total des conséquences que ces jeux de chiffres sur un écran peuvent avoir dans l’économie réelle dont le milieu est totalement déconnecté.
Malgré les nombreuses alertes et les protestations, rien ne semble pouvoir arrêter ce cercle infernal. Aucune autorité de contrôle capable d’avoir un réel pouvoir ne permet de réguler ce qui se passe sur les marchés financiers.
Face à cette absence totale de cadre, il semble bien difficile d’imaginer que ceux qui tirent profit du système décident d’eux-mêmes de moraliser leurs pratiques. Aveuglés par leur soif de rentabilité à court terme, ils continueront à entretenir le système jusqu’à ce qu’un séisme économique vienne siffler la fin de la récréation.
Des tensions internationales de plus en plus vives
Au niveau mondial, les relations se tendent entre les grandes puissances, notamment entre l’Amérique de Donald Trump et le géant Chinois. Les deux pays se livrent une guerre commerciale sans merci à base de sanctions financière d’un côté et de dévaluation volontaire pour rester compétitif de l’autre.
Une bataille qui est loin d’être sans conséquence sur les marchés financiers. Les manœuvres de la Maison Blanche qui semble vouloir se lancer dans une course à la dépréciation et la décision de la Chine de ne plus acheter de produits agricoles américains ont conduits à une chute de leurs Bourses respectives.
Compte tenu de l’internationalisation des échanges, cette situation est loin de n’impacter que les pays concernés. Autre sujet de tension : les relations entre les pays du Nord et ceux du Sud. Les seconds acceptent de plus en plus mal ce qu’ils considèrent être la captation de leurs ressources financières par les premiers.
Ce qui pourrait changer
Deux scénarios s’affrontent sur les conséquences possibles d’une crise financière en 2020 et 2021. Le premier, largement relayé sur la toile, est l’objet de tous les fantasmes et de toutes les craintes. Le second est plus insidieux, car moins spectaculaire, mais tout aussi préoccupant.
Le scénario catastrophe
Il s’agit de la thèse préférée des survivalistes. Un scénario digne d’un film comme Le jour d’après ou Hunger Games.
Dans cette version de l’histoire, le tsunami financier est si violent qu’il ravage tout sur son passage. Les banques font faillite les unes après les autres. Les gouvernements ne parviennent pas à les maintenir à flots. Les épargnants se bâtent devant les distributeurs pour espérer sauver une partie de leurs deniers, pendant que d’autres se ruent dans les supermarchés.
Petit à petit, la société s’effondre. Les rayons des magasins sont vides. Les moyens de paiement traditionnels n’ont plus cours. Les hôpitaux ferment leurs portes, suivis par les casernes de pompiers et les commissariats. La fourniture d’électricité et d’eau potable est interrompue.
Au bout de quelques jours, les premières exactions commencent. Le peuple affamé se rue dans les commerces désaffectés, saccageant tout sur son passage. Les maisons des supposés riches sont pillées. Dans les rues ravagées, des femmes troquent leurs charmes contre un peu de nourriture pour survivre. La ville n’est plus qu’une immense jungle où règne la loi du plus fort.
Si ce tableau a de quoi donner des cauchemars, il est peu probable qu’il se concrétise. Même les pays européens les plus durement touchés par la crise de 2008 ont réussi à éviter la catastrophe. Il est donc inutile de remplir vos placards de boîte de conserve ou d’investir dans un fusil de chasse.
Le scénario le plus probable
L’autre possibilité ne ressemble pas à un scénario de crise vue de loin. Les banques sont toujours là. Les pompiers et les hôpitaux aussi. Les enfants continuent de se rendre à l’école chaque matin et les rayons des supermarchés sont toujours bien garnis.
Mais, en y regardant de plus près, les choses ne sont pas tout à fait comme avant. Pour tenter de redresser la barre, les États ont entamé une politique d’austérité sans précédent.
Les aides sociales ont disparu, ou se réduisent à peau de chagrin. Tous les services publics comme l’école, les hôpitaux ou les transports ont été entièrement privatisés et sont donc devenus hors de prix.
La fermeture de nombreuses entreprises a entraîné un chômage de masse et une explosion de la population précaire. Les allocations chômage sont presque inexistantes. Se loger devient de plus en plus compliqué et des familles entières se retrouvent à la rue faute de pouvoir payer leur emprunt ou leur loyer.
Cette situation ressemble à ce qu’ont connu des pays comme l’Espagne ou la Grèce lors du krak de 2008. Il n’est pas improbable qu’un pays comme la France puisse s’y retrouver confronté.
Quelques conseils pour se préparer
Qui dit crise financière dit préparation pour éviter le pire. Les recommandations ci-dessous sont avant tout des conseils de bon sens validés par des professionnels de la finance. Elles n’expriment qu’un avis et ne sauraient avoir valeur de prescription.
Faut-il continuer d’investir en Bourse ?
Étant donné que la finance portera une grande part de la responsabilité du séisme économique qui s’annonce, il est légitime de se demander s’il faut continuer d’acheter des actions.
Compte tenu de la conjoncture actuelle, il est plus sage d’appliquer le principe de précaution en vous abstenant d’acheter de nouveaux titres. D’autant que les prix sont artificiellement élevés.
N’allez pas pour autant en déduire qu’il faut vendre toutes les actions que vous possédez. Si vos titres ont pris de la valeur, conservez quelques valeurs sûres et empochez votre bénéfice en vendant les autres.
Crise financière et investissement immobilier
La question de l’investissement immobilier en temps de crise est la seconde question qui préoccupe ceux qui souhaitent placer leur épargne. S’il est peu probable que la pierre connaisse une crise majeure, ce n’est pas le meilleur moment pour vous lancer dans un achat, surtout si vous comptez le réaliser à crédit.
Comme nous l’avons expliqué plus haut, le système bancaire est plus fragile que jamais. Souscrire un emprunt immobilier représente un risque qu’il n’est pas prudent de courir dans cette période d’incertitude. Si vous projetez de vendre un bien, au contraire, ne tardez pas.
Faut-il acheter de l’or ?
L’or est une valeur refuge en cas de crise. Nombreux sont ceux qui sont tentés de sécuriser leur argent en achetant le précieux métal, espérant profiter d’une hausse de son cours au passage.
Acheter un peu d’or peut être une bonne idée, mais gardez-vous d’y placer toute votre épargne. Souvenez-vous que les métaux précieux sont taxés à la vente comme à l’achat, et qu’ils sont peu liquides. Il n’est pas recommandé de posséder plus de 10 % de votre capital sous cette forme.
Pour jouer la sécurité, préférez plutôt le cash qui reste la seule valeur sûre. Avoir 30 %, au moins, de vos avoirs immédiatement disponibles sous cette forme est une preuve de bon sens. Si vous avez des comptes à terme qui arrivent à échéance dans 1 an, ou moins, conservez-les et récupérez votre mise ensuite. Si cette stratégie ne vous fait pas gagner d’argent, elle vous évite au moins d’en perdre.
Amortir les conséquences du séisme au quotidien
Si elle survient, la crise qui s’annonce n’aura pas des conséquences que sur votre épargne. Pour minimiser son impact sur votre quotidien, voici quelques conseil utiles.
Tâchez de solder vos emprunts si vous avez contracté des crédits, en particulier ceux à la consommation. Faites en sorte de réduire votre train de vie afin de pouvoir épargner davantage. Si votre état de santé nécessite des soins, faites-les sans attendre.
Spécialisez-vous dans votre domaine professionnel. Faites en sorte d’acquérir des compétences recherchées qui pourront faire la différence. En cas de réduction d’effectif dans votre entreprise, vous avez plus de chance de garder votre poste, ou de pouvoir évoluer. Pensez aussi à envisager des sources de revenus alternatives qui vous aideront à vous retourner en cas de chômage. Les opportunités sont nombreuses si vous savez faire preuve d’ingéniosité.
D’après de nombreux experts du monde de la finance, tous les signaux qui annoncent une crise économique de grande ampleur sont à l’orange vif. En cause, le recours abusif à l’emprunt, les dérives des marchés financiers, mais aussi les tensions internationales. Ce tsunami pourrait bien être d’une violence supérieure à celui de 2008, avec pour conséquence une faillite des États et appauvrissement général de la population.
Toutefois, il est bon de rappeler que rien ne permet d’être absolument certain que ce désastre économique aura bien lieu. L’heure n’est donc pas à la panique, mais simplement à la prudence. Fiez-vous à des conseils relevant du bon sens et gardez la tête froide.