Comment emprunter pour investir? L’enjeu est de taille. L’appât du gain peut nous amener effectivement à faire des emprunts afin de booster ou diversifier nos investissements.
On peut aussi être tenté par les crédits quand il y a une belle opportunité qui vient alors que nous n’avons pas ou peu de fonds propres pour permettre le placement.
Le but est de se faire des revenus dépassant nettement les coûts d’emprunts. Alors, vous pourrez rembourser votre emprunt tout en faisant des bénéfices.
Pourtant, cette méthode du levier financier n’est pas sans risque, car les investissements sont destinés à réussir ou à échouer selon les situations. Beaucoup de choses sont hors de notre contrôle, que le moins qu’on puisse faire est de s’adapter en ajoutant plus de fonds ou en éliminant rapidement, notamment par la revente, certains de nos investissements. C’est une autre raison qui pousse davantage les gens à emprunter.
L’avantage de cet emprunt tient surtout du fait que vous pourrez utiliser une coquette somme d’argent en dehors de vos épargnes pour les investissements envisagés. Le crédit peut couvrir à 100% le montant à investir, sinon juste en partie. Mais votre choix devra être revu s’il y a des changements de situation dans votre vie privée ou dans votre carrière, par exemple lors d’un divorce ou du début de la retraite.
Les risques
Il existe de nombreux types de prêts, variant également par le montant, la durée et la cote de crédit. Le taux d’intérêt en dépend. Ce chiffre détermine le coût de l’emprunt, car vous aurez donc à rembourser le prêt en question, plus les intérêts. Mais si jamais vous aurez des problèmes pour rembourser en temps opportun, vous risquez d’augmenter dangereusement votre niveau d’endettement.
Vous pouvez, à défaut d’argent comptant, emprunter des titres auprès de votre établissement de placement, idéal quand les indices prévoient des chutes du prix de l’action. Vous en ferrez ensuite une vente à découvert pour faire des bénéfices. Dans tous les cas, vous aurez à débourser pour les fiscalités et parfois même un remboursement d’impôts, et vous cotisez.
Sinon, les hypothèques sont également parmi les formules les plus courantes. Alors, si les investissements n’ont pas fonctionné comme prévu, vous risquez de perdre une partie du rendement de vos investissements, jusqu’à atteindre l’impossibilité de remboursement des prêts, quels que soient son type et son montant. Le comble dans le cas de cette hypothèque, c’est que vous risquez de perdre votre maison qui est l’une de vos valeurs nettes. Quelle que soit votre garantie en fait, votre créancier peut vous mener à une saisie si vous perdez et que vous n’arrivez pas à rembourser.
Pour les investisseurs, les emprunts vont servir à financer une partie des financements. Toutefois, acheter sur marge vous affublera de dettes si vous perdez de l’argent dans vos investissements. Et quand c’est le cas, vous déposséderez quelque chose et vous aurez en même temps à rembourser théoriquement plus d’argent que prévu. Alors qu’au départ, effectivement, cette somme a été injectée dans les investissements dans le but de les augmenter et donc de revenir toute seule.
Et dans d’autres situations, si vous avez déjà atteint un certain niveau d’endettement, ce qui signifie que vous avez encore d’autres dettes à taux d’intérêt plus ou moins élevé à rembourser, le risque est plus que considérable. Vous ferez mieux de régler vos arriérés d’abord avant de reprendre le même chemin si vous le souhaitez. Ce sera raisonnable si cette fois, vous êtes vraiment sur de pouvoir empocher des bénéfices et non pas perdre encore une fois.
L’idéal
Comme un recours au système de levier financier grâce à l’emprunt est risqué, du fait que les investissements auxquels on destine cet argent sont eux-mêmes risqués, il faut prendre un minimum de précaution. L’idéal serait alors de ne pas emprunter de l’argent dont on aura besoin pour vivre. Ce qui signifie que si on perd ce crédit qu’on investit, on risque d’être à court. Et ne vous lancez pas tant que vous n’aurez pas bien compris les risques et les impacts fiscaux de l’effet de levier. En outre, faites en sorte que votre intervalle de placement s’étire entre 5 à 10 minimums.
Les débutants et les moins expérimentés en investissement doivent à tout prix éviter cette option, sauf bien sûr s’ils ont des revenus extra dont ils pourront toujours se consoler si jamais il y aura des pertes. Comme quoi, face à cette situation désastreuse, il leur reste de l’argent pour rembourser tout de même l’emprunt et pour continuer à vivre normalement. Ce peut être un salaire, des économies ou d’autres sources de revenus.
Pour mieux vous préparer, évaluez votre degré de tolérance au risque, pour déterminer jusqu’à combien vous êtes prêts à investir. Identifiez vos besoins, vos objectifs précis, idéalement sur le long terme, ainsi que vos garanties. Prenez également connaissance dès le début des modalités de remboursements. Essayez d’avoir des chiffres par rapport au taux d’intérêt selon ces critères, au nombre et aux montants des autres frais ou commissions. Déterminez de surcroît les investissements qui vous semblent faisables ou rentables, où vous aimeriez vous lancer. De manière équivalente, on peut dire que vous ne devez emprunter pour investir que ce dont vous aurez la capacité de rembourser.
Emprunter pour cotiser à un REER?
Un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) fait le sujet d’une déduction fiscale pour votre cotisation. La condition sine qua non reste le fait de pouvoir rembourser quoi qu’il arrive en optant d’emprunter pour cotiser à un REER.
Un REER n’est pas intéressant dans le cas où vous n’avez pas un revenu imposable, ou sinon, vous en avez et le temps a effacée. Dans ce cas, chaque remboursement au titre du REER pour servir à payer votre « prêt de rattrapage ». Mais vous pouvez le rendre intéressant grâce des séries de petits prêts sur un an si vous voulez payer moins d’intérêts.
Et si vous avez un REER et que vous voulez emprunter pour augmenter la cotisation, prenez d’abord le temps d’étudier si ce ne serait pas plus efficace de cotiser chaque mois l’équivalent du remboursement que vous devez faire pendant cette même période. Ainsi, pas d’intérêts à rendre, ni d‘impôts, ni de souci de taux d’intérêt à se faire.
Emprunter pour investir en bourse
La bourse est un investissement tentant quoique beaucoup trop risquée. Ses attraits font que de nombreuses personnes cherchent à emprunter dans ce but, certains cachant à leur banquier l’objectif de cet emprunt en mentionnant autre chose. Pourquoi ? Parce que rares sont les banques qui vous l’accorderont, vu ce niveau de risque élevé. Alors, il faut bien peser et ne se décider que s’il vous reste de quoi rembourser en cas d’échec, et de quoi vivre. Surtout, vous devez disposer de solides connaissances en la matière et une grande capacité d’analyse si vous voulez multiplier vos bénéfices. Il faut par exemple que vous puissiez prévenir si les prix vont monter ou si tel secteur va exploser ses chiffres.
Emprunter pour investir dans l’immobilier locatif
Pour un investissement dans l’immobilier locatif, le risque est compensé par le loyer, ce qui le rend intéressant actuellement. Les lois fiscales aussi sont maintenant devenues largement favorables à ce genre de projet, à l’instar de la loi Pinel pour le logement neuf ou la loi Censi-Bouvard pour le déficit foncier.
Vous avez le choix entre un prêt in fine ou un prêt amortissable. Le premier vous permet des mensualités faibles, souvent compensées par le loyer, avec les désavantages de chers intérêts. Il nécessite tout de même un apport important. Le second aussi est compensable par au moins la moitié des mensualités. De plus, il reste moins cher du début du contrat jusqu’à la fin. L’absence de tout impératif de stratégie patrimoniale est quand même une condition nécessaire.
Quel que soit le type de prêt choisi, optez pour un emprunt à taux variable, qui commence donc lors du remboursement par un « taux d’appel » très bas. Si vous avez un intervalle de révision assez long, les mensualités resteront toujours très basses. Ce qui signifie que celui-ci est plus adapté à un investissement immobilier locatif. Parce qu’en plus, le risque de variation des mensualités est compensé par la rentrée de loyer.
Il vous reste deux autres options : un prêt à taux fixe ou à taux mixte. Cette dernière est utilisée dans des investissements très stratégiques permettant une revente rapide de son bien immobilier afin de profiter de sa plus-value initiale. Votre apport sera parfois nécessaire pour minimiser l’emprunt et de cette façon alléger le coût. Le rendement ne vous décevra pas.
Puisque vous êtes un investisseur disposant de concrètes capacités de remboursements et de revenus plus ou moins stables, les banques n’ont aucune raison de refuser alors votre prêt. Il se peut toutefois que vous n’ayez pas vraiment besoin d’emprunter pour investir dans ce domaine-ci, car vous disposez déjà de la somme nécessaire. Mais il faut voir si ce ne serait pas plus avantageux d’emprunter et placer en même temps cet argent déjà disponible.
Le choix est d’ailleurs nombreux : appartement meublé dans une résidence de services, logement ancien ou neuf, résidences pour séniors, résidences de tourisme et d’affaires, etc. Les banques sont surtout favorables aux investissements locatifs en résidence meublée.
Faites une balance pour déterminer le plus porteur sur le moment, le but étant toujours l’optimisation de votre rendement. Et vous pouvez léguer le travail à un exploitant professionnel et vous contenter d’encaisser les loyers à intervalles réguliers. Souscrivez à des assurances loyers impayées pour couvrir les défauts de paiement des locataires, ainsi que les éventuelles dégradations.
Emprunter pour investir dans un SCPI
La Société Civile de Placement Immobilier permet d’acquérir un bien immobilier grâce à un financement privé. Les investisseurs se comportent comme des actionnaires et perçoivent un dividende qui dépasse les 5% annuels. Elle est tirée d’une partie du loyer payé par les locataires, après déduction des frais et réserves d’exploitation, sans avoir aucun travail à faire. Les banques sont nombreuses à pouvoir vous répondre positivement dans ce type d’investissement.
Emprunter pour investir à l’étranger
Les taux des investissements étrangers sont parfois plus attrayants que l’existant de votre pays. On les trouve sur Internet. Vous pouvez donc, légitimement, emprunter de l’argent depuis une banque française ou depuis une banque de ce pays même. Souvent, quand il s’agit d’un investissement immobilier, une hypothèque est presque à tous les coups la garantie requise. Vous pourrez entre autres grâce à cet argent y acquérir un bien immobilier ou placer votre argent dans une banque qui offre des taux de rendement plus élevés.
Mais avant d’emprunter pour investir, il faut que vous appreniez en profondeur la législation locale pour connaître vos options, les démarchent obligataires, les taux, les fiscalités, l’état du marché local, les possibilités de revente, ainsi que les règles pour les ressortissants. Un notaire local vous sera d’une aide précieuse. Néanmoins, la loi Scrivener protège des emprunteurs dans ce cas-ci. Ne prenez quand même aucun risque si vous ne vous êtes pas d’abord mis au courant du contexte géopolitique et de la fluctuation des monnaies.
Nathalie a écrit
Très intéressant, merci pour ce blog. Et effectivement, tous les risques que vous avez cités ci-dessus sont tout à fait probables. Mais, je pense qu’il faut juste savoir bien définir et bien analyser son projet à l’avance, afin de ne pas être déçu(e).